Anciennes villes ouvrières et villes frontières.
Quel accueil pour les exilés ?
Michèle Baussant, Giulia Fabbiano, Maria Kokkinou, Evelyne Ribert, Nancy Venel
Projet AMIPAS, financé par l’ICM
Contact : ribert@ehess.fr
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Depuis plus d’une dizaine d’années, les recherches se sont considérablement développées sur ce qui a été désigné comme le « tournant local » de la gouvernance de l’accueil (voir notamment Dekker et al., 2015 ; Fourot, 2015 ; Caponio et al., 2017 ; Zapata-Barrero et al., 2017 ; Flamant, 2020). De nombreux cas emblématiques de villes ont été étudiés au niveau national (Nantes, Grenoble, Strasbourg, Lyon, Villeurbanne etc.), européen (Bristol, Birmingham, Barcelone, Rotterdam, Palerme, Naples, Anvers etc.), ou international (Tel Aviv, Toronto, Vancouver, New-York, San Fransisco, etc.). Autant de villes, souvent ancrées à gauche de l’échiquier politique, qui tentent d’élaborer de manière pragmatique des réponses face aux enjeux de l’accueil pour lesquels les politiques au niveau national sont défaillantes. Le rôle croissant dévolu aux autorités locales n’est pas le simple produit d’une impulsion venue d’un échelon supérieur (comme le niveau européen), ni uniquement le résultat d’un volontarisme politique municipal. L’engagement des municipalités émerge à la croisée de processus sociaux, politiques et juridiques singuliers (Leneveler, 2022). En effet, la mise en place d’un périmètre de compétences en matière d’accueil est rendue possible dans des configurations locales particulières, non seulement lorsque des maires et des mairesses choisissent de faire de l’accueil un enjeu distinctif de leur mandat (Flamant, 2021), mais aussi en fonction de la présence d’une dynamique créée par des collectifs d’habitants-es et des associations qui interpellent les pouvoirs publics et les poussent à agir avec plus ou moins de succès (Hombert 2021). L’histoire sociale et politique des localités a sans doute un rôle également important dans l’essor ou la poursuite de pratiques de solidarité.
Diverses études ont ainsi été consacrées à l’accueil des exilés-es non seulement dans les « villes-refuge » (Agier, Babels) et les « villes accueillantes » (Flamant, Fourot, Healy, 2024) mais aussi en zone rurale (Chavanon, 2022) ou dans de grands centres urbains, comme à Paris (Gardesse C et a, 2022), analysant les interactions et les liens qui se nouent (ou pas) entre ruraux et le plus souvent « nouveaux-elles habitants-es » d’un côté, familles ou parfois hommes seuls venus d’Afrique de l’Est ou de l’Ouest, de Syrie ou d’Afghanistan de l’autre (Agier, M, Gerbier-Aublanc M & Masson-Diez E, 2019).
Nous souhaiterions, dans le cadre de cet appel à colloque, nous centrer spécifiquement sur le cas particulier de villes qui se sont développées historiquement majoritairement grâce à l’apport de vagues migratoires plurielles. Nous pensons non seulement aux anciennes villes ouvrières du Nord-est de Paris, mais aussi aux villes frontières en première ligne de l’accueil en cas de conflit dans un pays voisin. Dans quelles mesures l’histoire de ces territoires intrinsèquement liée à la question de la migration peut-elle ou non avoir un impact sur les manières de percevoir et de vivre l’installation de campements d’exilé-es en leur sein ? Le passé migratoire conduit-il à s’identifier à ces nouveaux-elles venus-es, à éprouver pour eux-elles de l’empathie voire à leur venir en aide ? Ou, au contraire, à refuser ce rappel fortuit du passé individuel, familial ou collectif et à rejeter leur présence pour tirer un trait sur celui-ci et se projeter vers l’avenir ? Un parallèle est-il fait ou non par les habitants-es entre les migrations d’antan et ces nouveaux-elles venus-es souvent contraints-es de vivre à la rue faute de structures d’accueil. Par ailleurs, les habitudes d’entraide qui existent dans certains quartiers populaires favorisent-elles des pratiques de solidarité à leur égard ou en restent-t-ils-elles exclus-es en raison de leur extranéité ? Ces exilé-es sont-ils perçu-es comme des personnes démunies qu’il convient d’aider ou comme des miséreux-ses qui menacent le confort tout juste acquis ainsi que la possibilité d’obtenir un logement ou viennent faire concurrence dans l’attribution d’aides sociales ?
Nous souhaiterions explorer le rôle des passés migratoires dans les pratiques et représentations aujourd’hui des campements de migrants-es selon plusieurs dimensions :
- Histoire spécifique des territoires : Il s’agit ici de s’interroger sur l’incidence non seulement de l’histoire sur les pratiques et les représentations des campements de migrants-es mais aussi de la façon dont celle-ci est ou non racontée, pour constituer un « roman communal » ou régional, mis en avant par le maire ou la mairesse et les pouvoirs publics locaux ou certaines fractions de la société civile. Quels effets produit ou non ce récit communal ? Se heurte-t-il à des contre-récits ? Et à quels niveaux (structures mises en place par la municipalité, participation des habitants-es, moindre opposition, etc) exerce-t-il une influence ? Quel rôle joue aussi le passé migratoire des villes à travers le maintien de certaines structures d’accueil ou de solidarité ou la transmission de savoirs-faire ?
- Histoires individuelles ou familiales : La deuxième interrogation porte sur le niveau familial et individuel, avec un intérêt tout particulier pour les voisins-es des campements, pas nécessairement engagés-ées dans une action quelle qu’elle soit (Coutant 2018, Fassin E. et al, 2014). Comment les anciens-nes migrants-es en situation régulière depuis quelques années perçoivent-ils-elles ces nouveaux-elles venus-es vivant en campements ? Leur expérience résonne-t-elle ou non avec la leur et quels effets cette (absence de) mise en parallèle produit-elle ? Le questionnement est-il analogue pour les enfants de migrants-es ou de couple mixte ainsi que les petits-enfants ou plus largement toutes celles et ceux dont la famille a connu d’importants déplacements ou a souffert des conséquences des guerres et conflits ? En quoi l’encampement produit-il des effets spécifiques ? Quelles émotions (empathie, colère, ressentiment, etc), accompagnent les représentations ? Comment se construisent la proximité et la distance ? Et la première crée-t-elle forcément du lien ? Une réflexion sur les ressorts de l’indifférence est également attendue. Il sera aussi possible d’explorer, à un niveau individuel, l’incidence des voyages ou des expériences de rencontre d’un Autre. Enfin des propositions méthodologiques sur la manière d’enquêter sur le voisinage sont également les bienvenues.
- Genre : Les travaux de recherche existants montrent à la fois que l’empathie et l’aide apportée varie suivant le genre des migrants-es, mais aussi que les aidant-es sont très souvent des femmes (Babels 2019, Masson-Diez E., Sebillotte O., Gerbier-Aublanc M). Quels sont les rapports de genre qui se nouent entre aidantes et exilé.es selon que ces derniers sont des femmes ou des hommes seuls ? La référence à un passé, familial ou collectif, du côté des aidant.es joue-t-elle différemment selon que l’on est un homme ou une femme ? Ces possibles différences sont-elles en lien avec la transmission genrée dans la mémoire, les femmes étant considérées souvent comme vectrices de la mémoire familiale, et les hommes de celle des engagements politiques ? Comment expliquer le moindre investissement des hommes ? Plus largement, comment dans les situations de solidarité s’articulent rapports de genre, de race et d’âge (Évangeline Masson-Diez, Oriane Sebillotte, Marjorie Gerbier-Aublanc, 2023) ?
Calendrier :
Les propositions de contributions sur ce thème doivent être envoyées pour le 15 septembre 2025 sous la forme d’un résumé de 3000 signes environ (document Word) assorti d’une courte bibliographie. Les auteurs-ices sont invités-es à expliciter le périmètre de leur étude, la nature et l’étendue de leurs matériaux, et à se positionner par rapport aux axes de travail détaillés ci-dessus. Le colloque aura lieu en décembre 2025.
Les contributions doivent comporter le nom de l’auteur·ice, son affiliation professionnelle (s’il y a) et son courriel et être adressées à ribert@ehess.fr avec pour objet « symposium ».
Comité de sélection :
Michèle Baussant, anthropologue, Directrice de recherche au CNRS, ISP, Fellow ICM
Giulia Fabbiano, anthropologue, maîtresse de conférence, Université Aix-Marseille, IDEAS (CNRS-Aix Marseille Université)
Maria Kokkinou, anthropologue, post-doctorante, Fellow ICM
Evelyne Ribert, sociologue, Chargée de recherche au CNRS, LAP, Fellow ICM
Nancy Venel, politiste, maîtresse de conférence, Université Lyon 2.
Bibiographie :
Agier, M, Gerbier-Aublanc M & Masson-Diez E., Hospitalité en France. Mobilisations intimes et politiques, Eds. Du passager clandestin, 2019.
Babels, Ce que les villes font aux migrants, Paris, Le passager clandestin, 2018.
Babels, Hospitalité en France : mobilisations intimes et politiques, Paris, Le passager clandestine, 2019.
Caponio T., Scholten P. et Zapata Barrero R., “Théorisation du « virage local » dans un cadre d’analyse fondé sur la gouvernance à niveaux multiples. Étude de cas axée sur les politiques concernant les immigrants », Revue Internationale des Sciences Administratives, 2017, 83 (2), pp. 245-250.
Chavanon, M., « Appel à toutes les bonnes volontés pour organiser l’accueil ». Relocalisation de la question migratoire et nouvelles mobilisations en milieu rural, 2022, Politix, 137(1), 183-207.
Coutant I., Les migrants en bas de chez soi, Paris, Seuil, 2018.
Dekker R., Emilsson H., Krieger B. and Scholten P., « A Local Dimension of Integration Policies? A Comparative Study of Berlin, Malmö, and Rotterdam », International Migration Review, 2015, 49 (3), pp. 633-658.
Fassin E. et al, 2014, Roms et riverains : une politique municipale de la race, Paris, La Fabrique, 2014.
Flamant A., « The Local Turn in Integration Policies: Why French Cities Differ », Ethnic and Racial Studies, 2020, pp. 1-20.
Flamant, A., « Nantes, « ville accueillante » pour les populations exilées. De l’urgence humanitaire à la mise à l’abri inconditionnelle », Migrations Société, 2021, 185(3), 49-63.
Flamant, A., Fourot A-C, Healy A., Villes, réseaux de villes et gouvernance des migrations, PUCA, 2024.
Fourot A-C, « “Bringing Cities Back In” To Canadian Political Science: Municipal Public Policy and Immigration », Canadian Journal of Political Science, 2015, 48 (2), pp. 413-433.
Gardesse C et al, L’Exil à Paris 2015-2020, Expérience migratoire, action publique et engagement citoyen, Paris, L’œil d’or critiques & cités, 2022.
Hombert L, “Le citoyen et la mairie : les collectifs d’habitants dans la construction de l’accueil des exile.e.s à Paris”, SociologieS[En ligne], Dossiers, 2021.
Masson-Diez E., Sebillotte O., Gerbier-Aublanc M., « Genre et race dans les relations d’hospitalité. Quand des femmes blanches accueillent des hommes noirs », Cahiers du Genre, 2023/2 (n° 75), pp. 257 à 281.
Zapata-Barrero R., Caponio T. et Scholten P. : « Introduction au numéro spécial : "Théorisation du « virage local" dans un cadre d’analyse fondé sur la gouvernance à niveaux multiples. Étude de cas axée sur les politiques concernant les immigrants » », Revue internationale de science administrative, vol. 83, n° 2, 2017, pp. 245‐250.
Call for papers
Symposium: How do former industrial towns and border towns welcome refugees?
Michèle Baussant, Giulia Fabbiano, Maria Kokkinou, Evelyne Ribert, Nancy Venel
AMIPAS project, funded by the ICM
Contact: ribert@ehess.fr
Over the past decade, there has been a considerable proliferation of research on what has been referred to as the “local turn” in migration and resettlement governance (see in particular Dekker et al., 2015; Fourot, 2015; Caponio et al., 2017; Zapata-Barrero et al., 2017; Flamant, 2020). Numerous representative cases of cities have been studied at the French national level (Nantes, Grenoble, Strasbourg, Lyon, Villeurbanne, etc.), the European level (Bristol, Birmingham, Barcelona, Rotterdam, Palermo, Naples, Antwerp, etc.), and the international level (Tel Aviv, Toronto, Vancouver, New York, San Francisco, etc.). Many of these cities, often situated on the left of the political spectrum, are attempting to develop pragmatic responses to migration-related challenges, where national policies are failing. The growing role assigned to local authorities is not simply the result of a top-down policy approach adopted by higher echelons of power, for example, the European Union, nor is it solely the result of municipal political will. The commitment of municipalities to specific migration policies emerges at the crossroads of unique social, political and legal processes (Leneveler, 2022). Indeed, the specific local contexts that enable the development of a skill set in the area of migration reception and integration are not limited to individual mayors choosing to make reception a central part of their mandate (Flamant 2021), but also extend to groups of residents and associations creating a certain dynamic that challenges the public authorities and pushes them to act, with varying degrees of success (Hombert 2021). The particular social and political history of various localities undoubtedly also plays an important role in the emergence or continuation of solidarity practices.
Various studies have thus been devoted to the reception of migrants, not only in “sanctuary cities” (Agier, Babels) and “welcoming cities” (Flamant, Fourot, Healy, 2024), but also in rural areas (Chavanon, 2022) and large urban centres such as Paris (Gardesse C et al., 2022), analysing the interactions and links that develop (or fail to develop) between native rural dwellers and established migrants, on the one hand, and more recent arrivals on the other, namely families or sometimes single men from East and West Africa, Syria or Afghanistan (Agier, M, Gerbier-Aublanc M & Masson-Diez E, 2019).
In this call for papers, we would like to focus specifically on the particular case of cities that historically owe their development to multiple waves of migration. We are thinking not only of the former working-class towns in north-eastern Paris, but also of border towns that have found themselves on the front line of migration reception during previous flare-ups of conflict in neighbouring countries. To what extent does the history of these territories, intrinsically linked as it is to the issue of migration, have an impact on the ways in which the establishment of refugee camps within them is perceived and experienced? Does the town’s migratory past lead to the locals identifying with these newcomers, feeling empathy for them, or even helping them? Or, on the contrary, does it lead to feelings of resentment towards this unfortunate reminder of one's individual, familial or collective past and a rejection of their presence in order to draw a line under a traumatic memory, move on and look to the future? Do residents draw parallels between the migrations of the past and these newcomers, who are often forced to live on the streets due to a lack of reception facilities? Furthermore, do the mutual aid practices that exist in some working-class neighbourhoods encourage solidarity towards the newcomers, or are they excluded because of their foreignness? Are these new arrivals perceived by established migrants as destitute people who need help, or as paupers who jeopardise the comfort they themselves have only recently acquired, threatening their chances of obtaining housing or competing with them for social assistance?
We would like to explore the role of migratory pasts in the current practices and representations of migrant camps across the following dimensions:
- The specific history of the territories. Here, we need to consider not only the impact of history on the practices and representations of migrant camps, but also how this history is or is not recounted in order to shape a communal or regional narrative that is then promoted by the mayor and local authorities or certain sections of civil society. What effects does this communal narrative have, if any? Does it clash with counter-narratives? And does it exert influence on practical considerations, such as the structures put in place by the municipality, the participation of local residents, the (self-)curtailment of opposition, etc.? What role does the migratory past of cities play in modern migration governance through the maintenance of certain reception or solidarity structures or the transfer of know-how?
- Individual or family histories. The second question concerns the family and individual level, with a particular focus on the people living in the vicinity of the camps, who are not necessarily involved in any kind of solidarity work (Coutant 2018, Fassin E. et al, 2014). How do former migrants who have been legal residents for several years perceive these new arrivals living in camps? Does their experience resonate with their own, and what effects does this parallel (or lack thereof) produce? Are the stakes the same for the children of migrants or mixed couples as for the grandchildren of migrants or, more broadly, for all those whose families have experienced significant displacement or suffered the consequences of war and conflict? What specific effects does the camp have on these established migrants? What emotions (empathy, anger, resentment, etc.) accompany these representations? How are proximity and distance constructed and does the former necessarily create bonds? Possible causes of indifference constitute another avenue for further reflection. It will also be beneficial to explore, at an individual level, the impact of travel or experiences of encountering the Other. Finally, methodological proposals on how to investigate neighbourhoods are also welcome.
- Gender. Existing research shows that empathy and the help provided to migrants vary not only according to the gender of migrants, but also that of the helpers, the majority of whom are women (Babels 2019, Masson-Diez E., Sebillotte O., Gerbier-Aublanc M). What gender relations develop between helpers and migrants depending on whether the latter are single women or men? Does reference to a family or collective past on the part of helpers play a different role depending on whether they are men or women? Are these possible differences linked to gendered transmission of memory, with women often considered the bearers of family memory and men the bearers of political commitments? How can we explain the lower level of involvement among men? More broadly, how do gender, race and age relations interact in situations of solidarity (Évangeline Masson-Diez, Oriane Sebillotte, Marjorie Gerbier-Aublanc, 2023)?
Schedule:
Proposals for contributions on this theme must be sent by 15 September 2025 in the form of a summary of approximately 3,000 characters (Word document) accompanied by a short bibliography. Authors are invited to explain the scope of their study, the nature and extent of their materials, and to state their position in relation to the areas of work detailed above. The conference will take place in December 2025.
Contributions must include the author's name, professional affiliation (if applicable) and email address and be sent to ribert@ehess.fr with object “Symposium”.
Selection committee :
Michèle Baussant, anthropologist, Director of Research at CNRS, ISP, ICM Fellow
Giulia Fabbiano, anthropologist, lecturer, Aix-Marseille University IDEAS (CNRS-Aix Marseille University)
Maria Kokkinou, anthropologist, postdoctoral researcher, ICM Fellow
Evelyne Ribert, sociologist, Research Fellow at CNRS, LAP, ICM Fellow
Nancy Venel, political scientist, lecturer, University of Lyon 2.
Bibliography:
Agier, M, Gerbier-Aublanc M & Masson-Diez E., Hospitalité en France. Mobilisations intimes et politiques, Eds. Du passager clandestin, 2019.
Babels, Ce que les villes font aux migrants, Paris, Le passager clandestin, 2018.
Babels, Hospitalité en France : mobilisations intimes et politiques, Paris, Le passager clandestine, 2019.
Caponio T., Scholten P. and Zapata Barrero R., "Theorising the 'local turn' in a multi-level governance framework. A case study focusing on immigrant policies", Revue Internationale des Sciences Administratives, 2017, 83 (2), pp. 245-250.
Chavanon, M., “Appeal to all people of good will to organise reception”. Relocalisation of the migration issue and new mobilisations in rural areas, 2022, Politix, 137(1), 183-207.
Coutant I., Migrants at our doorstep, Paris, Seuil, 2018.
Dekker R., Emilsson H., Krieger B. and Scholten P., "A Local Dimension of Integration Policies? A Comparative Study of Berlin, Malmö, and Rotterdam", International Migration Review, 2015, 49 (3), pp. 633-658.
Fassin E. et al, 2014, Roms et riverains : une politique municipale de la race, Paris, La Fabrique, 2014.
Flamant A., "The Local Turn in Integration Policies: Why French Cities Differ," Ethnic and Racial Studies, 2020, pp. 1-20.
Flamant, A., "Nantes, 'welcoming city' for exiled populations. From humanitarian emergency to unconditional shelter", Migrations Société, 2021, 185(3), 49-63.
Flamant, A., Fourot A-C, Healy A., Cities, City Networks and Migration Governance, PUCA, 2024.
Fourot A-C, "Bringing Cities Back In" To Canadian Political Science: Municipal Public Policy and Immigration, Canadian Journal of Political Science, 2015, 48 (2), pp. 413-433.
Gardesse C et al, Exile in Paris 2015-2020, Migratory experience, public action and citizen engagement, Paris, L’œil d’or critiques & cités, 2022.
Hombert L, “Citizens and the town hall: residents’ collectives in building a welcome for exiles in Paris”, SociologieS[Online], Dossiers, 2021.
Masson-Diez E., Sebillotte O., Gerbier-Aublanc M., “Gender and race in hospitality relations. When white women welcome black men”, Cahiers du Genre, 2023/2 (no. 75), pp. 257 to 281.
Zapata-Barrero R., Caponio T. and Scholten P.: "Introduction to the special issue: 'Theorising the "local turn" in a multi-level governance framework. Case study, focusing on immigrant policies'", International Review of Administrative Sciences, vol. 83, no.° 2, 2017, pp. 245-250.