Après avoir fait ses études de master en Allemagne, Emma Barrett Fiedler a obtenu un contrat doctoral à l'Université Aix-Marseille afin de mener son doctorat au sein de l'IDEAS. Sa thèse, soutenue en juin 2023, s'intitulait "Retour à la nostalgie. Administration des étrangers réguliers et subjectivations en exil". Ses travaux s’inscrivent dans le champ de l’anthropologie des migrations en traitant de ce que l’on peut appeler la nostalgie « migratoire », ou l’expérience subjective de l’exil, largement exacerbée par le nouveau visage de l'administration des étrangers en Europe. Ses recherches s’orientent vers une anthropologie générale de la nostalgie, au-delà des seules conséquences psycho-affectives de la migration : elle s’intéresse à ses formes « stationnaires », qui ne nécessitent pas de déplacement dans l’espace, en la recentrant sur le rapport qu’entretiennent les sujets avec le passage du temps. Son programme de recherche pour les années à venir se décline autour de trois "effondrements" et expériences vécues de disparition : la mémoire juive germanique, celle de l’Allemagne socialiste en RDA, et la nostalgie environnementale de la Nature.
Chercheuse associée à l'IDEAS depuis octobre 2023, elle a obtenu plusieurs financements internationaux (CIERA, IFRA-SHS, IC Migrations) afin de mener son projet de recherche postdoctoral, situé en espace germanique. Intitulé « Sur les pas des ancêtres. Revenir, mémoire et nostalgie d’israéliens d’ascendance germanique : Berlin et Vienne en regards », celui-ci se voit financé par une bourse de recherche du CNRS, dans le cadre du programme SALTO d'échange stratégique et de partenariat d'excellence scientifique avec la Max-Planck Gesellschaft. Elle est rattachée à l'Institut Max-Planck de Göttingen pour l'étude de la diversité religieuse et ethnique jusqu'en novembre 2025 et chercheuse associée au Centre Marc Bloch de Berlin.